Infos Tibet Aout 2008 !
Infos Tibet Aout 2008 !
Quelques nouvelles de Darhamsala et de New Delhi Jean Michel Noël, CSPT Bretagne
– Des échanges avec Tsewang Yeshi, responsable des TCV, Urgen Tenzin de l’office gouvernemental des Droits de l’Homme et Tsering Deckyi du TWA vont permettre d’actualiser nos données concernant les prisonniers politiques et de dégager des projets de soutien pour les prochains mois.
– Par ailleurs deux événements ont marqué notre déplacement :
1- L’arrivée à Darhamsala de la flamme olympique tibétaine, celle de la liberté .Une foule, bon enfant, massive, joyeuse l’a accueillie au centre de Mac Leod Gang et au TCV où des milliers d’enfants étaient présents dans la liesse que l’on peut imaginer. En tout quelques 2000 personnes auront participer et échanger à cette occasion.
2- A Delhi : Contrairement à Katmandou, une importante manifestation s’est déroulée le 7 août, au centre de Delhi, avec une imposante force policière totalement pacifique.
Il faut dire qu un membre du gouvernement indien et un élu du parlement étaient présents pour soutenir le mouvement, organisé par le Tibetan Youth Congres. Plusieurs milliers de manifestants ont défilés, écoutés les discours, assistés a un psychodrame des assassinats commis au Tibet depuis 50 ans, d’une violence inouïe et à en pleurer, priés, récités des mantras et parcourus un long Kora à la bougie. Le tout sous les yeux de 5 moines et une jeune femme indienne en grève de la faim et de la soif pour une durée illimitée. Ces six jeunes succédaient à six autres tombés d’inanition et hospitalisés de toute urgence. Un était particulièrement mal en point au moment de notre départ .La grève devrait se prolonger pendant toute la durée des jeux. Comme toujours, la résistance pacifique à la «Tibétaine», est plus que jamais vigoureuse. Tous ceux que nous avons rencontrés nous remercient de notre soutien quelqu’il soit et continuent à attendre beaucoup du reste du Monde et notamment de l’Occident. A nous de ne pas les décevoir.
1 000 Tibétains viennent encore d’être arrêtes ce jour a Katmandou
Francis Longavesne
Ce 14 août 2008, 1 000 Tibétains viennent encore d’être arrêtés ce jour à Katmandou et au moins 7 blessés ont été hospitalisés et cela encore dans l’indifférence générale. La manifestation avait lieu devant la mission chinoise de l’ambassade de Chine. Les Tibétains vivent douloureusement cette sensation de peuple oublie et sacrifie sur l’autel du commerce sans foi ni loi et de jeux qui n`ont aucunement tenu leurs promesses. Le désespoir grandit chaque jour chez les Tibétains. Souhaitons qu’il ne se transforme pas en actes désespérés ! Et quelle tristesse d’accueillir ainsi, en catimini, en France, le pays des Droits de l`Homme, Sa Sainteté le Dalaï Lama, alors que son peuple lutte pour sa propre survie. On a accueilli officiellement Khadafi, Hafez El Assad et accueillir ainsi Le Dalaï Lama, prix Nobel de la Paix 1989 est une HONTE!!! Nous n’avons pas su écouter Massoud, l`Afghan, saurons nous écouter le Dalaï Lama, le Tibétain ?
Vous avez dit « Esprit et trève olympiques…» ?
le 13/8/2008 Ã 12h36 par France Tibet
Non pas de trève … Dans l’est du Tibet, selon des informations reçues par teléphone, la police ou l’armée ont tiré sur des manifestants rassemblés pacifiquement…
Enfermement forcé de malades psychiatriques à Shanghai pour toute la durée des JO
le 11/8/2008 à 12h36 par Charlotte Cailliez ( Aujourd’hui la Chine)
L’association Aizhixing (Love-knowledge-action), célèbre pour son action en faveur des malades du Sida, a publié un communiqué pour dénoncer l’enfermement forcé des malades du « Centre de santé mentale » de Shanghai. L’association a été alertée par des malades au début des Jeux. Ils ont déclaré que le service ouvert, dont les patients peuvent normalement circuler librement, a été fermé arbitrairement par le directeur de l’établissement. La direction de l’hôpital a signalé aux malades et à leurs familles que cette mesure était liée aux jeux Olympiques, dont certaines compétitions se dérouleront à Shanghai, et ne serait levée que le 31 août. L’association précise que l’autorité administrative de cet hôpital, le Bureau de Santé de Shanghai, contacté par téléphone, a refusé de s’en mêler. Les familles ont confirmé cet enfermement arbitraire et signalé également qu’un des malades, qui avait contacté par téléphone le service des plaintes des autorités sanitaires de la ville, a été battu jusqu’à l’évanouissement par les vigiles de l’hôpital. L’association souligne le caractère illégal et discriminatoire de ces dispositions.
Pour Matthieu Ricard, «la magnificence des JO contraste avec la terreur au Tibet»
le 10/8/2008 Ã 17h14 par Anne-Marie LADOUES (AFP)
Matthieu Ricard, moine bouddhiste interprète français du dalaï lama, a évoqué «un contraste ahurissant entre la terreur» qui continue au Tibet et «la magnificence des JO». Matthieu Ricard a par ailleurs justifié le report d’une rencontre entre le président Nicolas Sarkozy et le dalaï lama en soulignant qu’en pleins jeux Olympiques, elle serait apparue comme «une provocation» avec pour résultat «un durcissement du gouvernement chinois». A la veille de la visite en France du dalaï lama – du 11 au 23 août -, Matthieu Ricard a jugé qu’il y avait «un contraste ahurissant entre la fête grandiose et la magnificence des JO et la terreur qui continue à régner non seulement à Lhassa mais presque sur l’ensemble du Tibet historique». «Chaque rue a son bataillon de la police ou de l’armée, et jusque dans les provinces de l’est, il y a un militaire pour trois habitants. C’est le régime de la terreur», a-t-il fait valoir, affirmant que «5 à 10.000 personnes croupissent dans les prisons sans aucun jugement». Ainsi, selon Matthieu Ricard, «il y a deux mondes différents qui se superposent: l’un, c’est le slogan des JO, +un monde, un rêve et une société harmonieuse+, l’autre, c’est une répression brutale et un contrôle à 100% qui se poursuit depuis le mois de mars». «Après la répression de mars qui a choqué partout, il y a eu une volonté politique dans le monde comme on n’en avait pas vu depuis des années, y compris en France», a-t-il souligné: «les Chinois se sont dits qu’ils devaient faire quelque chose». «Une rencontre du dalaï lama avec les autorités chinoises s’est avérée impossible. Une délégation du gouvernement en exil a été reçue par Pékin mais cela n’a rien donné», a noté Matthieu Ricard selon lequel «une nouvelle session est prévue en octobre après les JO, ce sera une rencontre charnière». Alors que le dalaï lama arrive lundi en France, Matthieu Ricard a estimé que «le dalaï lama et le président français ont convenu que provoquer le gouvernement chinois avec une rencontre au moment des jeux n’amènerait qu’un durcissement de la position des Chinois». «Finalement, c’est le peuple tibétain qui aurait trinqué», a-t-il ajouté. «Une rencontre mutuellement désirée entre le dalaï lama et le président Sarkozy va se faire cette année après les jeux dans un climat beaucoup plus favorable sans que cela soit ressentie comme une gifle» par Pékin, a-t-il dit. Pour lui, «il faut faire comprendre à la Chine, que c’est dans son intérêt, dans son souci de stabilité et d’unité, de répondre aux aspirations légitimes des Tibétains». «Ceux-ci ne demandent pas grand-chose: ils ne mènent pas un combat séparatiste mais veulent simplement vivre selon leurs traditions, en pratiquant leur langue et leur religion», a affirmé Matthieu Ricard. «Si la Chine veut être respectée dans le monde, elle ne peut plus ignorer la question du Tibet. Le Tibet historique représente 27% du territoire chinois et ce n’est pas un problème qui va s’évaporer de lui-même», selon lui. Matthieu Ricard approuve la comparaison faite par le député vert Daniel Cohn-Bendit entre les JO de Berlin de 1936 et ceux de Pékin: «c’est une comparaison qui vient à l’esprit », d’autant que les JO de Berlin avaient eu lieu «avant les grands massacres nazis», alors que le régime chinois est déjà «responsable de dizaines de millions de morts». Devenu moine bouddhiste en 1979, Matthieu Ricard est notamment l’auteur d’un ouvrage écrit avec son père, le journaliste et philosophe Jean-François Revel: «Le moine et le philosophe».
Les condamnations arbitraires et terribles tombent : 10, 12, 17 et même 20 ans d’emprisonnement pour participation à des manifestations pacifiques.
31 July 2008 par Dept. of Information and International Relations
Tenzin Lhamo, une fille du village d’Ugyen Mey dans la banlieue de Gaden Choekhor, comté de Lhundrup, a été condamnée à 10 ans d’emprisonnement pour avoir simplement participé à une protestation paisible dans le comté de Lhundrup le 16 mars. Samdup, un homme de la même localité, a été également condamné à 13 ans en prison. De même, trois autres, y compris Kalden du village de Dhey dans la banlieue de Jangkha, comté de Lhundrup, ont été condamnés à 20, 17 et 12 ans en prison. Le détail n’est pas disponibles. Aucune date spécifique Lhundrup (ch : Comté de Lingzhi), municipalité de Lhasa, Le lieu de séjour de deux arrestées supplémentaires est inconnu. Lobsang Dawa, un homme de Chushul (ch : Comté de Chushui) dans la municipalité de Lhasa a été arrêtée en mars sur la charge de participer à une protestation du 14 mars à Lhasa. Son jeune frère Tendar, un moine de monastère de Ratoe, a été également arrêté par le bureau de sécurité publique de ville de Lhasa (PSB). Leur endroit sont inconnu maintenant. Certains croient que Tendar est mort. Beaucoup de nonnes arrêtées au couvent de Shar Bhumpa ont été libérées après versemment d’une caution. Environ 53 nonnes de couvent de Shar Bhumpa dans le comté de Lhundrup ont été arrêtées et détenues après avoir participé aux protestations étagées dans le comté de Lhundrup ce mars. Récemment, les autorités intéressées du comté ont libéré bon nombre d’entre elles après versement de 2000 à 5000 yuans. Les nonnes libérées n’ont pas été autorisées à rejoindre le couvent, et elles ont été envoyées dans leurs maisons respectives. Environ 5 nonnes arrêtées ont été déplacées à Lhasa et sont toujours détenues. Une autre nonne, Lobsang Choezin, a été admise à l’hôpital du comté de la prison après avoir été gravement battue pendant son arrestation.
La stratégie répressive au Tibet mise en évidence par des communications internes au Parti communiste chinois (Phayul.com, 13/7/08, par Tenzin Sangmo; version anglaise du texte initial par le Sunday Times à Hong Kong)
New Delhi, le 13 juillet – Les numéros d’avril et mai du bulletin confidentiel « Xigang Tongxun » (Tibet Communications), destiné exclusivement aux responsables du Parti, révèlent que la Chine s’engage actuellement dans une série de mesures déjà décidées antérieurement pour accroitre sa domination politique du Tibet. Ce bulletin d’information dévoile que Zhang Qingli, Secrétaire du Parti au Tibet depuis 2006, avait planifié un programme de « ré-éducation » dans une note personnelle à l’attention d’autres membres du Parti Communiste. La révolte de mars à Lhassa (Tibet) a éclaté après des dizaines d’années d’administration brutale par un régime qui n’a que peu ou aucun respect pour les droits de l’homme. Des documents internes citent le chiffre de 242 blessés parmi l’armée et la police chinoises; et 120 habitations et entreprises commerciales auraient été détruites à Lhassa. De son côté le gouvernement tibétain en exil estime qu’au moins 209 Tibétains ont perdu la vie, que le nombre de blessés dépasse 1000 personnes, et qu’au moins 5 972 Tibétains se trouvent derrière les barreaux. En dehors des plaintes chinoises à propos d’actes séparatistes de la part du Dalai-Lama et de ses partisans, Zhang reconnaissait que « la paix sociale avait été mise à mal » au cours des manifestations anti-chinoises au Tibet. Mais Lie Que, premier défenseur de la ligne du Parti au Tibet, était encore plus catégorique dans ses commentaires repris par le journal officiel « Tibet Daily » du 2 Juin : « Il nous faut épurer les monastères et renforcer les comités de gestion. Quand ce sera fait, nous les controlerons totalement, » déclarait-il. Accusant le leader sprituel tibétain d’être l’instigateur de ces troubles, Zhang, selon les écrits du Parti, disait en privé que « Nous devons tirer les leçons de cette épreuve, et gérer nos masses pour éléver une forteresse imprenable face aux vagues l’assaillant de toutes parts, afin de terrasser notre ennemi. » « Mais nous sommes loin de la victoire définitive, parce que les partisans du Dalai-Lama, manipulés par les forces occidentales ennemies, sont en train de préparer un nouveau plan séparatiste, » disait Zhang Qingli. « C’est pourquoi vous, en tant que leaders des cellules de travail, vous devez maîtriser votre secteur et gérer vos gens efficacement. Que les chefs des comités de rue soient vigilants et attentifs à tout individu venant de l’extérieur ». « Propagande et Education sont les principaux atouts de notre Parti. Ce sont les armes les plus efficaces pour nous défendre contre les partisans du Dalai-Lama. Alors, que notre Département de la Propagande travaille plus activement et nous présente son plan d’actions.» En outre il est sensé avoir dit : « Chaque département devrait profiter au maximum de tous ces religieux qui chérissent notre mère patrie (la Chine – NDT) et la religion, pour apporter plus de vigueur au travail des comités de gestion », laissant entendre que les forces de l’ordre, les branches religieuses et toutes les directions politiques devraient appliquer ses directives. Auparavant les leaders chinois avaient accusé le Dalai-Lama d’avoir comploté pour instaurer la « terreur » au Tibet et de conspirer avec les nationalistes Ouighours au Xinjiang (Turkestan Oriental – NDT) pour attiser les tensions dans la région à l’approche des Jeux Olympiques. Le Dalai-Lama a toujours affirmé qu’il soutenait le fait que Pékin accueille les Jeux Olympiques, tout en revendiquant le droit pour les manifestants pro-Tibet de pouvoir exprimer librement leur opinion s’ils s’abstiennent de toute violence. Zhang a provoqué une vive controverse à l’occasion du relais de la flamme olympique dans son étape de Lhassa, conduisant même le Comité International Olympique à lui faire des remontrances suite à ses déclarations où Zhang avait dit : « Le ciel du Tibet ne changera jamais, et le drapeau rouge aux cinq étoiles y flottera pour toujours. Et nous allons à coup sûr totalement anéantir les vélléités séparatistes de la clique du Dalai-Lama. » Ces paroles furent interprétées par beaucoup comme une politisation des Jeux et une vile démonstration du régime d’oppression dominant aujourd’hui le Tibet, un pays autrefois indépendant. La Chine, dans sa volonté extrême d’accroitre son autorité et son emprise sur le Tibet dans les prochains jours, avec de multiples interdictions concernant les pratiques religieuses, les libertés fondamentales d’expression et de mouvement, va faire souffrir encore plus la minorité tibétaine, en portant directement atteinte à sa dignité et à son éthique morale. Les leaders du Parti sont persuadés que leur croisade contre les Tibétains va réussir ; ce n’est pour eux qu’une composante de leur stratégie dénuée de tout scrupule.
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